Lors des AG de 2019 et de 2020, les sociétaires s’étaient prononcés pour le développement de projets de méthanisation. Une diversification opportune en raison des contraintes impactant la production et la rentabilité des installations photovoltaïques. En cause, les effets en cours du dérèglement climatique d’une part, aves de longues périodes de couverture nuageuse réduisant considérablement le rayonnement solaire, mais aussi une augmentation des périodes caniculaires réduisant le rendement des panneaux.
D’autre part, l’évolution actuelle des politiques publiques favorise de plus en plus les gros producteurs, seuls capables de suivre la tendance à la baisse des prix de vente de l’électricité sur le réseau.
La méthanisation est un procédé permettant de produire des énergies propres et durables, et qui est particulièrement adapté aux zones rurales. C’est un processus de dégradation par des micro-organismes de la matière organique, en conditions contrôlées et en l’absence d’oxygène. Depuis plusieurs mois, le conseil de gestion travaille au développement d’un modèle souple et léger sur les plans technique et économique, dans une optique d’économie circulaire, et réduisant au maximum les éventuels risques de nuisance.
Il s’agit de la méthanisation par voie sèche, pour produire du biogaz puis, par cogénération, de l’électricité et de la chaleur. Concrètement, il s’agit de collecter des biodéchets locaux provenant de la restauration collective, de supermarchés, de déchetteries, ainsi que des produits agricoles spécifiques (cultures intermédiaires ou pluriannuelles). Ces biodéchets sont alors déposés dans des containers fermés durant plusieurs semaines afin de se décomposer et produire du biogaz, ce qui permet ensuite de générer in fine de l’électricité verte et de la chaleur.
Exemple de méthanisation par voie sèche dans des containers
La volonté du conseil de gestion est ainsi de développer un projet de territoire incluant de nombreux acteurs locaux, tels que des agriculteurs, des collectivités et des entreprises, afin de développer une filière économique durable croisant les enjeux locaux agricoles, alimentaires et énergétiques. Pour ce faire, Lucisol souhaite travailler avec l’association Zou Vaï. Celle-ci porte le projet « Territoire Zéro Chômeur de Longue Durée en Pays d’Apt » consistant à créer une centaine d’emplois destinés aux personnes privées durablement d’emploi. Zou Vaï serait charger de la collecte et de la fourniture des biodéchets pour le méthaniseur LUCISOL. Une fois sortis des containers, les résidus seraient récupérés par l’association pour produire et commercialiser du compost de qualité pour les agriculteurs, les entreprises et les habitants. Ces activités liées au projet de méthanisation de LUCISOL permettraient à Zou Vaï de créer une dizaine d’emplois.
Bien que ce projet ait pu avancer cette année, avec l’obtention de premiers financements publics indispensables, il reste encore de nombreuses étapes à franchir avant de savoir quand cette plateforme de méthanisation-compostage verra le jour en Pays d’Apt. Nous vous tiendrons informés dans les prochains mois.
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